Le mercredi 16 juillet 1942 , à Paris et proche banlieue, 13000 Juifs dont près de 4000 enfants sont raflés puis déportés vers les camps d’extermination. Cinq habitantes et habitants de Noisy-le-Sec, des noiséennes et noiséens, n’en reviendront pas. A l’occasion du 83ème anniversaire de la Rafle du Vel’d’Hiv, le 16 juillet 2025, 5 pavés de la mémoire ont été dévoilés en hommage aux cinq juives et juifs déportés à Auschwitz sans retour.
MRJ-M.O.I. avait été conviée par la municipalité à participer à cette cérémonie qui s’est déroulée en 3 temps.
À l’école Brossolette, rassemblement mémoriel devant la plaque et la fresque en hommage aux enfants déportés et dépôt de gerbes .
Puis, sur le parvis de l’Hôtel de Ville : allocution du maire, Olivier Sarrabeyrouse, qui a rappelé ces heures tragiques de l’histoire et affirmé que seule la transmission éviterait l’oubli.
Ensuite trois jeunes noiséens ont lu des textes : une lettre envoyée du Vel’ d’Hiv par un homme arrêté le matin même et qui s’adresse à sa femme, deux textes écrits par des jeunes noiséens appelant à rejeter toute forme de racisme et d’antisémitisme.
Enfin 5 stolpersteine (pavés de la mémoire), ont été posés au nom des cinq habitants de la ville exterminés par les nazis. La création des stolpersteine de l’artiste berlinois, Gunter Demnig, remonte à 1992, et honore la mémoire d’une victime du nazisme, comme on peut en voir, entre autres, de nombreux à Berlin.

C’est par une conférence La Rafle du Vel’d’Hiv : un tournant, présentée par MRJ-M.O.I. que s’est achevée cette commémoration.
Au cours de cette présentation, il a été évoqué le discours de Jacques Chirac le 16 juillet 1995, où pour la première fois le rôle de l’État français et de la police de Vichy dans cette rafle était reconnu.
Il a aussi été mis en lumière le rôle de la résistance et notamment de la section juive de la M.O.I. qui avait alerté de ce qui se préparait et incitait les Juives et les Juifs à se mettre à l’abri.
Au cours de cette soirée, des jeunes étaient présents et ont posé des questions fort pertinentes.
Le jeudi 17 juillet, à la Micro Folie de la ville s’est tenu un atelier pour naviguer dans le musée numérique de MRJ-M.O.I. et découvrir une histoire méconnue , celle de la section juive de la M.O.I.
Cette commémoration revêtait encore plus d’importance, car elle s’est déroulée 24h après la conférence de presse du premier ministre évoquant, entre autres, dans le cadre « d’économies budgétaires » pour 2026, la suppression scandaleuse de la journée fériée du 8 mai qui célèbre la victoire des alliés sur le nazisme. Cette proposition est d’autant plus inacceptable, qu’elle intervient l’année des 80 ans du 8 mai 1945.